Matthias fixe le pare-brise, tandis que sur leur droite une porte s’ouvre, une lourde porte de fer vitrée que l’on entend distinctement bouger dans la rue calme en ce début de nuit, une nuit que seule une vague voix étouffée de cantatrice perturbait l’instant d’avant et qui à présent se voit déstabilisée par une cavalcade de quatre personnes sur le trottoir d’en face qu’elles quittent précipitamment et presque frénétiquement pour traverser la rue. La porte de l’immeuble d’en face s’est ouverte et au bruit du fer choqué, du verre secoué, tous deux se sont machinalement tournés, dirigés vers ce cadre éclairé d’où sort en toute hâte un groupe de quatre personnes, deux hommes et deux femmes, qui au pas de course et sous le regard perplexe et attentif de Matthias et Fidèle, gagnent une voiture garée juste devant celle qui précède la leur.
« Qu’est-ce que c’est que cette foire ? »
Ils s’y engouffrent, les hommes à l’avant, les femmes à l’arrière, et ne bougent plus.
Fidèle fronce les sourcils, avance légèrement la tête. Matthias abandonne provisoirement le projet de sortir son arme et réfléchit.
« Mais qu’est-ce qu’ils foutent, bon dieu ?... »