Tant et si bien qu’il ne se fait plus prier. Plus guère : juste un moment d’hésitation (parfois de pure forme, comme une manière d’entretenir ce qui est devenu un rite, et, depuis peu, un jeu – et l’horreur que lui a inspiré ce mot n’a fait qu’aider à donner davantage d’éclat au frétillement douloureux), et il déboucle sa ceinture, déboutonne le pantalon (qu’il laisse aller, qui tombe désormais de lui-même, va seul à la rencontre de ses chaussures et de ses chaussettes comme si entre elles et lui s’était aussi créée une attraction amoureuse), tandis qu’elle écarte les pans de sa robe de chambre, et de sa main valide va se cramponner au bras du siège ; tandis qu’il passe ses mains sous ses genoux, les soulève, et ainsi hausse les jambes qu’il ouvre jusqu’à pouvoir les coincer chacune sur un bras du fauteuil, les pieds passés dessous le siège et coincés aussi pour assurer une meilleure stabilité. Et il ne lui reste plus qu’à glisser les mains dessous les fesses, qu’elle a déjà nues, et de leur imprimer un léger mouvement vers l’avant, qui entraîne le reste du corps et le place en une sorte de position idéale d’équilibre sur le bord du siège. À ce moment-là, elle a les aisselles calées dans l’angle du dossier et des bras, le menton rabattu contre la poitrine et le buste affaissé, avachi, attiré par l’espace vacant laissé sous lui du fait de sa nouvelle position ; le buste qu’elle élève et raidit juste avant qu’il ne se penche sur elle, avant qu’il n’aille glisser les mains sous ses aisselles et s’accrocher à la jonction des bras et du dossier ; juste avant qu’il ne se fiche en elle, cette partie d’elle exposée et parfaitement ouverte dont il ne sait pas véritablement si elle répond ou non, si, à l’instar de ses membres, elle est morte ou non, en partie ou en totalité...