Alors – et c’est seulement à ce moment-là que je me rends compte que, durant toute la période du travail, le temps a changé, que si le soleil n’a pas bougé, l’air lui s’est considérablement rafraîchi –, alors, la terre se met à trembler, et de toutes parts fusent des projectiles, éclatent des bombes, retentissent des explosions, et lorsque autour du temple il n’y a plus que fumées, poussière et déflagrations, enfin lorsque tout mon travail est complètement ravagé et détruit, les portes s’ouvrent et je peux entrer. J’entre donc et je m’avance jusqu’au centre de la salle qui constitue en fait l’intérieur du temple. Elle est à ciel ouvert, elle est toujours éclairée a giorno. Au centre s’élève une colonne de deux mètres de hauteur. Dessus est posé un buste... Je vous ai dit qu’il y avait deux portes, chacune à un bout du temple, l’une en façade et l’autre à l’arrière. Celle devant laquelle je me présente en premier, toujours la même, je l’appelle la première porte. C’est elle aussi devant laquelle je me retrouve toujours avant de me mettre au travail. Mais lorsque j’ai achevé ce travail, ce n’est pas forcément vers cette porte que je me dirige et par cette porte que j’entre dans le temple. Ainsi j’entre aussi bien par l’une que par l’autre, la première ou la seconde porte. Dans quelle proportion, je l’ignore, ça doit être sensiblement égal, mais ce qui est sûr c’est que le buste n’est pas le même suivant que je passe par l’une ou l’autre porte. Lorsque j’entre par la première, c’est à ma propre image que je suis confrontée : ce buste de face me représente. Lorsque j’entre par la seconde, c’est celui d’un homme qui m’apparaît, et cet homme n’est autre que Marcel...