Voilà, c’en était fait, c’était décidé ; plus rien désormais ne pouvait les faire changer, même si restait en suspens le cas de Lucie pour lequel ils n’étaient pas parvenus à une solution acceptable ; car que faire  pour cette femme – charmante, au demeurant – qui, épouse d’Apollinaire et mère de Davy, y était sans y être ; avait là son domicile légitime, mais n’y habitait pas ; ou du moins y habitait lorsqu’ils avaient l’air séparés et disparaissait quand on savait qu’ils s’aimaient, et qui, depuis le mal terrible dont Apollinaire était frappé, apparaissait dans le voisinage comme une image virtuelle en errance, balançant continûment entre deux pôles dont l’un était à des millions d’années-lumière de chez elle et qui, sitôt qu’on l’approchait, faisait mine de ne pas vous reconnaître, et vous hélait lorsque vous commenciez à vous éloigner ; qui, en définitive, avait tout l’allure d’un être fantomatique insaisissable dont la pensée ravissait, mais la seule vue faisait frissonner...