C’est vrai que le jardin semble bien vide sans leur présence, effective ou non, de même que le vieil édifice qui accuse réellement son âge depuis qu’il est déserté. Et c’est ce que se dit Luc, qu’il est bien vieux, lui qui, dépêché au début de l’été par l’Économat de l’Institution pour une inspection totale des lieux, l’a déclaré vétuste et en a proposé – sinon imposé – la réfection complète, de la cave au grenier.
Ça a été rapide : un bref survol lui a suffi et sa conclusion a été nette. Il a même émis l’idée d’une destruction complète ; mais l’Institution s’y est opposé, a tenu à la réhabilitation. Alors, il s’est incliné. Et aujourd’hui qu’il y revient pour la seconde fois – en compagnie de Raymond qui dirigera les travaux –, il n’est toujours pas convaincu que cela soit une bonne solution.
C’est d’ailleurs de cela qu’il s’entretient avec Raymond ; Raymond serait plutôt pour la conservation telle quelle de l’ensemble, il l’a toujours connu et en a tant essuyé les moindres recoins, tant humé les parfums et l’odeur, que se serait l’amputer d’une partie de lui-même d’en modifier la moindre pierre...