La première question que je me suis posée en m’en emparant – et je n’ai eu qu’à allonger le bras, en laissant dès lors à mon corps et à mon regard tout le loisir de s’imprégner, de par leur immobilité, de celle de ma première « victime » – a été la suivante : si l’expression du visage reproduit bien celle de la Nadège de Rops – sans pour cela que ses traits ne soient en rien ressemblants, mais l’expression à elle seule, tant elle était intense et particulière, suffisait à l’illusion –, qu’en sera-t-il de son corps qu’aucune expression, aucun artifice, aucune mimique ne pourraient masquer ? Sera-t-il suffisamment proche de l’original pour me tromper, m’abuser et, au bout du compte, pour me séduire ? Et la seconde question qui me soit venue immédiatement après : me sera-t-il possible d’effectuer cette opération sans l’appoint du désir qui, en toute logique, devrait naître lorsque j’entamerai la découpe de ce corps et ne ferait que monter au fur et à mesure de son dévoilement et de sa révélation ? Et dans ce cas, serai-je capable de le contenir, de le réprimer, voire même de l’oublier ?...