Tout le monde est donc là, ou peu s’en faut, le nez en l’air, l’œil rond, la lèvre frémissante, l’esprit aux aguets (de quelque onde extra-céleste que d’aucuns raccordent sans hésiter à toute manifestation qui échappe à la raison – leur raison), le corps raide et fébrile dans l’attente du frisson qu’immanquablement leur procurera la vision pénétrante de tous ces grains de lumière en folie que certains prétendent, sans la moindre honte – mais en silence –, être quelques virulent véhicules d’un autre monde en position de combat.
Et Laurent n’échappe pas à la règle, Laurent qui n’a pas passé la nuit précédente perdu dans les convulsions fiévreuses de son propre corps, mais bien plutôt face à l’écran de ses Mac auxquels il accorde le plus clair de son temps.
Nuit ou jour, c’est égal, il y est, et en ce moment plus que jamais, puisque cette nuit-là est la quinzième qu’il a passée à bricoler et à fignoler un programme d’un genre tout particulier qui, en sus d’être de son cru (il n’en est pas peu fier), est destiné à réformer et à révolutionner les voies traditionnelles de l’humanité. Pas moins...