Le petit ne saisit pas bien ; fronce les sourcils et remue machinalement l’un des jouets qui gisent en ordre de bataille sur le trottoir, entre lui et son compagnon de jeu.

Lazare considère le combat galactique qui se déroule immobile à ses pieds.

« Mais c’est rigolo, ces petits jouets-là, dites ! »

Les deux garçons se dévisagent, puis lui adressent un sourire de pure convention. Lazare note leur gêne, leur méfiance et leur douce hostilité ; il se promet, une fois redescendu, d’écraser au passage deux ou trois de ces engins cosmiques ridicules.

« Et c’est là que tu habites, mon petit Kevin ?

– Oui, m’sieur.

– Ah, c’est intéressant, ça ! »

Les deux garçons se dévisagent de nouveau, mais cette fois sans le moindre sourire.

« Et il y a quelqu’un là-haut, chez toi ? »

La méfiance s’accentue dans le regard profondément noir et brillant du petit...