Il rigolait, Germain ; et rigoler, c’est peu dire, car à le voir écroulé devant le poste de télé – où se diffusait un jeu typique opposant deux familles triées sur le volet –, une main enfouie dans l’échancrure de sa braguette béante, l’autre lui grattant le ventre, tandis que l’un de ses pieds perché sur le dossier tapait au rythme de ses rires contre le mur, on aurait pu très aisément le croire fou. Et c’est exactement ce que s’est dit Marthe au premier regard qu’elle a posé sur son dernier béguin en date : Il est fou !
Mais Germain n’est pas fou, et elle le sait très bien. Tout au plus est-il un peu dérangé, encore qu’il faille préciser que ce dérangement que d’aucuns lui attribuent sans la moindre hésitation n’est que la juste résultante de sa désinvolture, de son insouciance et de son indéniable joie de vivre...