Pourquoi Ida, tout à coup, s’y attache-t-elle, elle ne sait. Peut-être à cause de leur insertion parfaite dans la fente qui, dans son esprit, et inconsciemment, se serait traduite en anomalie – ou pour le moins, en signe. Peut-être à cause d’un graphisme particulier, ou d’un mouvement plastique, qu’en une fraction de seconde ces deux êtres auraient tracé et que son esprit aurait aussitôt enregistré pour s’offrir le plaisir, a posteriori, de la dégustation. Ou peut-être, plus simplement, à cause de la main de l’homme qui, vivement, s’est abattue sur l’épaule de la fillette pour la forcer à se tourner vers lui et, à présent qu’ils sont face à face, pour la retenir, l’empêcher de s’enfuir, c’est visiblement ce que la fillette tente de faire...

Toujours est-il qu’Ida voit, a vu et regarde, en ne songeant même pas à ôter de son champ de vision les deux fermetures, et donc l’espace qu’elles délimitent, comme si elle y voyait soudainement un simulacre de voyeurisme auquel elle ne pouvait faire autrement que de succomber. Et en voyant cela, ce regard manifestement pas posé sur les articles mais dirigé au-delà vers un point loin devant lui, Marthe s’interroge, et se retourne pour suivre précisément la direction de ce regard qui la met instantanément en présence d’un homme sur le trottoir d’en face dont la main se lève et retombe pour percuter le visage d’une fillette...