Comme je te le disais hier, j’ai bien l’impression que le Rapport va se faire au détriment du journal. Est-ce un bien ou un mal, je ne sais ? Mais ce sera peut-être plutôt un bien, car il m’apparaît de plus en plus que le journal est un peu vain ; pas inutile, ou sans grand intérêt, mais vain ; dans le sens – j’y reviens encore, mais je suis bien obligé de me référer à ce problème, celui soulevé plusieurs fois au cours de mes envois – où malgré tout il t’est avant tout destiné, où plus qu’un véritable journal, il est un courrier. Le courrier suppose des réponses, des réactions, un retour etc. (nul reproche, je jure que je ne t’en parlerai plus), et le fait qu’il n’y en ait pas à la longue me pèse. (À tort ou à raison. Certainement à tort puisqu’après tout c’est de ma propre initiative que j’ai « créé » ce journal, en sachant parfaitement ce qu’il en était.) Pas souvent. Quelquefois. Rarement. Mais c’est vrai que par moments ça me chagrine (ça ne m’empêche pas de continuer et d’y prendre du plaisir, rassure-toi)... Quoi qu’il en soit, cette idée du Rapport tombe à point nommé, car il va me permettre tout à la fois d’écrire et de t’écrire, sans qu’il n’y ait derrière cette sempiternelle question du non-retour : le Rapport est du texte, un point c’est tout...