Gainsbourg est mort. Devant chez lui, des centaines de pékins s’amassent on ne sait pourquoi. Pour voir quoi ? entendre quoi ? savoir quoi ? Je ne comprends pas… À la télé, les images défilent, des témoignages, des hommages, des coups de chapeau, des « c’est un génie », des « tout le monde l’aime », des « c’était un écorché vif » et on le* voit pleurer à côté de Sébastien, au même titre que Linda de Suza, Jean Lefebvre, Rika Zaraï, Mireille Darc, Frédéric François ou la grande saucisse qui tous ont pleuré devant une caméra et qui dès lors sont tous aussi des écorchés vifs… Demain paraîtra dans Libération une interview exclusive de lui. C’est lui qui l’a voulu ainsi – « après ma mort » – mais il n’empêche que c’est là une belle aubaine… Michel Drucker a dû courir toute la nuit pour préparer son émission de demain et rameuter tous les proches qui viendront évoquer et témoigner – il ne sera même pas encore enterré –, tous ceux qui ne serait-ce que par respect (ou amour ou amitié) feraient mieux pour une fois de rester chez eux. Mais ils seront là tout de même (j’ouvre les paris : la saucisse sera là, mais pas Dutronc)

 

* ce n’est pas une faute de frappe, c’est bien ce que porte le manuscrit ; est-ce « les » ? (note du 14 septembre 2021)