Bilan de ces dix jours : rien. Ni musique, ni quoi que ce soit d’autre. Je n’ai même pas eu envie d’aborder le concours de nouvelles... Je m’étais promis d’au moins achever SdeF pour la fin de l’année ; c’est mal parti : tout à l’heure, j’en ai lu un morceau, ça m’écœure. Tout s’embrouille, je ne sais plus où j’en suis. Il m’est venu à l’esprit de tout laisser tomber, de cesser de m’acharner sur ce manuscrit...
En mettant au propre la fin de la semaine du journal, j’ai bien ri en voyant le Rapport sur le monde. Qu’est-ce que c’est que cette idée à la noix ? Je pense que j’ai été un peu imprudent de placer ça dans le journal. Et quelle prétention ! (Non : tout écrit est prétentieux, tout écrit vise les hautes places au-dessus des hommes. C’est sûrement pour cela que je ne supporte pas de ne pas écrire : parce que ça me ravale au rang de l’ordinaire, du commun. Quand je suis vide, je suis ordinaire. Et aussitôt que j’écris, je m’élève, monte, m’extrais des autres : je peux me regarder, accepter...)