J’avoue que je ne sais pas très bien où j’en suis. Il y a encore deux minutes, je pensais ne pas sortir le journal, celui de l’année qui vient de s’achever... Il est bien évident que de la manière dont s’est déroulée la journée d’hier, première du nom, je ne pouvais décemment m’asseoir au bureau et me mettre en « route » le soir même (avec accent, please) : il y a eu la longue nuit, puis le court sommeil, puis ton départ, puis une douce mollesse (mais sans fatigue, ni trouble d’aucune sorte), accompagnée de vague à l’âme, qui m’a tenu un peu hébété et chagrin jusque fort avant dans la soirée et un petit bout de la nuit. Beaucoup de choses en tête, pensées diverses qui toutes avaient ce léger goût d’ouate et de vague tristesse qui caractérisent la sortie d’un rêve brutalement interrompu. J’ai eu l’intention d’en faire profiter le journal, mais je me suis dit qu’il y avait aussi le Rapport sur le Monde et ses multiples tableaux, puis me suis demandé si journal il devait y avoir, et si ce fameux Rapport était bien sensé, raisonnable, intelligent, concevable, digne d’intérêt. Du coup, je n’ai rien fait. Mais j’ai tout de même pris quelques notes, à tout hasard, au cas où ; et j’ai noté...