Le monocle date de 1943, un wagon de première classe qu’il contrôlait et sur le sol duquel il l’avair pris, découverte qu’il avait aussitôt pris pour un signe – rond de verre chu d’une paupière germanique sous l’effet d’un clin d’œil adressé à lui par delà les lustres –, lui dont le rôle social au sein de la Compagnie des Chemins de fer lui avait toujours paru inapproprié, non idoine à sa réelle et profonde personnalité, à sa sensibilité foncière, à sa place légitime au sein de l’univers, dont il estime l’origine dans une Cour ou pour le moins dans une fringante gentilhommière...
Il n’empêche. Chaque fois qu’il passe la porte du Turandot, et quelles que puissent être l’affluence, l’animation, l’excitation qui y règnent à ce moment-là, chuinte un souffle qui instantanément impose le respect et la déférence, met un peu de retenue dans le relâchement des voix.
Rigueur oblige, il fait mine de rien ; mais au fond de lui frétille un vif émoi qui est bien celui de la magnanimité et de l’indulgence conjuguées, celles qui à l’assujettissement ont toujours été chez les grands inhérentes...