C’est ainsi que le matin du 3 janvier, chacun a pu découvrir le numéro 1 du Petit Écho du Quartier dont la perspective intriguait déjà grandement et faisait grand mouvement de langues, et c’est ainsi que depuis lors chacun a pu prendre connaissance de chaque numéro paru, glissé à chaque début de mois sous la porte ou dans la boîte aux lettres s’il y en a une. Et c’est ainsi que demain matin, ils en découvriront le numéro 10 (octobre) qui ne leur en apprendra pas davantage sur sa provenance et sur ses auteurs, car si les quelque trente rédacteurs actuels de l’Écho sont parfaitement au fait des faits et gestes des habitants du quartier, eux, en revanche, restent dans le plus complet mystère quant aux noms véritables qui se cachent sous les trop évidents pseudonymes, quand ce n’est pas, comme cela arrive somme toute assez fréquemment, la simple signature de La Rédaction ou Le Petit Écho du Quartier (ou PEQ) qui figure au bas d’un article ou d’une chronique...