« Ce n’est pas la peine de faire le pitre : si tu veux, tu n’as qu’à demander... »

Il accentue son sourire.

« Eh bien, je demande ! »

Et renouvelle le baiser, mais cette fois plus appuyé.

« Eh bien, c’est non. »

D’un mouvement vif qui le fait choir sur les fesses, elle pivote en direction de la chaîne et coupe la chique à Dylan pour remettre en marche la cassette (du fond de la pièce lui parvient un salut secret qu’elle accepte de bonne grâce) ; puis se sert un nouveau verre et regagne sa place, comme si rien ne s’était passé.

Herbert rit de bon cœur, alors qu’Isidore sourit simplement, il n’ose pas vraiment s’ouvrir davantage. Et tandis qu’Herbert débouche la bouteille, puis soulage Richard d’un verre qu’il remplit copieusement, Isidore tend le bras et esquisse un pas afin d’aider Richard à se remettre debout. Mais à la vue du corps qui l’ignore ostensiblement et se relève seul sans lui accorder un regard, il dirige ses talons en arrière, et non en avant, comme les yeux d’un fils qui se détourne respectueusement de la contemplation auguste de la face maternelle...