Il y a, avenue S., une petite boutique qui vend des disques d’occasion. Elle s’est ouverte l’année dernière, elle s’appelle La clef des chants et j’y vais souvent.

On y trouve des vinyles aussi bien que des compacts, mais ce sont les vinyles seuls qui m’intéressent, car je ne supporte pas l’idée des compacts, ne supporte pas l’idée de cette autre forme de réduction de la musique – concentration, compression – qui veut faire du son un miracle technologique, une autre façon de perfection, comme si la qualité sonore était à même d’entrouvrir une note et d’en délivrer le secret.

J’y suis allé ce matin et vaille que vaille y ai trouvé cinq 30 cm qui à présent reposent sur le sous-main de mon bureau, entourés d’un rouleau de papier ménager, d’une bombe de « Fée du logis », d’un marqueur de couleur noire et d’un bâton de colle blanche à papier.

Le premier est un disque de Bourvil, Emidisc CO48-50622, sans titre générique ni date ; il comporte douze titres dont La rumba du pinceau et Papa joue du trombone. Je l’ai pris pour Roseline qui a un goût prononcé pour ce type de chansons...