Pour toute réponse, elle esquisse un sourire qui, au-delà de sa rage, le décontenance, le force même à décoller son visage, à reculer d’un pas, puis, sans la quitter des yeux et en parvenant encore à lui opposer sa propre haine, son propre mépris, à se diriger vers la porte, avec une infinie lenteur et à reculons, comme dans un film que l’on passerait à l’envers et au ralenti, un film dont le metteur en scène, dans son esprit, l’esprit d’Aubin le bafoué, porte déjà son nom : celui d’Hugues, le seul être au monde capable de l’aider à assouvir sa vengeance.

Hugues saura, et Hugues aimera ça. Hugues lui fera avaler chacune de ses paroles, saura lui faire plier les genoux. Hugues la fera se prosterner devant lui, face contre terre, lui enfouira le visage dans sa propre merde et s’en délectera... C’est ce qu’il se dit en refermant la porte et en laissant derrière lui Arnaud qui, à cet instant, n’est plus qu’un pauvre graphisme oublié sur un mur...