– Non.
– Aucune ?
– Aucune... »
Mais Ida ne le croit pas, elle ne croit pas Anicet qui prétend n’avoir conservé – car n’avoir jamais possédé lui paraît tout bonnement impensable – une seule photo d’une femme qui avait été sa compagne durant des années et dont la disparition soudaine, elle n’en doute pas un instant, a été pour lui une immense souffrance. Elle ne le croit pas, et l’idée qu’il puisse lui mentir – lui qu’elle apprécie tant, pour qui elle éprouve une telle tendresse et une si vive affection – plus qu’elle ne l’étonne et ne l’intrigue, l’offusque, la heurte, la blesse : cette dissimulation de sa part est comme un rejet, une exclusion ; et pis, un affront.
« Et comment s’appelle-t-elle ?
– Gisèle. »
Aussitôt elle se lève, et débarrasse la table, puis prépare le café tandis qu’Anicet et Guénolé fument et parlent de choses et d’autres.
C’est en versant la première tasse qu’elle prend sa décision : celle de fouiller toute la maison à la première occasion...