C’est Ghislain qui, cette nuit-là – nuit chaude d’été –, a découvert le corps de Cyrille dans l’allée des garages ; et plus précisément dans le garage portant le numéro 4, ce garage qui précisément est le sien et dans lequel il tentait vaille que vaille de faire entrer sa voiture.
Il était tard, il était saoul et il a dû s’y prendre à plusieurs fois avant de parvenir à faire buter le pare-chocs avant de sa voiture contre la rangée de pneumatiques usagés qui soulignent le fond du garage.
Il était saoul, mais pas au point de ne pas noter que l’impact et le léger son mat qu’il produit étaient inhabituels, et que cette barrière à laquelle d’ordinaire il se fie aveuglément n’était pas précisément à sa place, mais légèrement en-deçà, d’un mètre peut-être, et c’est à la vue de la position plus basse de la tache de lumière de ses phares sur le mur qu’il s’en est rendu compte.
À quoi a-t-il pensé, on ne sait ; mais toujours est-il qu’il a eu la présence d’esprit de passer la marche arrière et de reculer, de sortir la voiture d’une bonne moitié afin que ses phares puissent éclairer convenablement la totalité du fond du garage.
C’est ainsi qu’il a découvert le corps de Cyrille, inerte et disloqué contre la base des pneus, ainsi qu’il a su que c’était contre elle qu’il était venu buter...