Cependant, il n’en a rien été ; de cette sensation, je ne connaîtrais jamais rien car comme j’achevais de ranger mes cartes, tout en m’efforçant de ne pas fixer mon attention sur leur nombre, mon vis-à-vis s’est de nouveau manifesté, comme il l’avait fait au démarrage de la précédente partie, d’une identique voix, calme et affable, mais cette fois teintée d’une imperceptible ironie :

« Sais-tu, Thècle... » Il a terminé de disposer ses cartes dans le creux de sa main. « que Thècle est un prénom féminin ? »

Il y a eu quelques gloussements étouffés autour de nous et des mouvements de manches frottées. Puis, sans autre commentaire, il a négligemment lancé au centre de la table le 3 de cœur, tandis que, préparant ma dame de trèfle qui, en toute logique, devait m’assurer ce premier pli, je cherchais une rime à Géraud qui n’ait pas été « idiot » ou « zéro ».

L’as de trèfle a recouvert le 3 de cœur et sur les deux cartes presque confondues, j’ai jeté ma dame qui a aussitôt tiré à l’assistance un souffle de saisissement. Puis le 2 de pique est tombé, et, sans le moindre commentaire – que tous pourtant attendaient –, j’ai ramassé les quatre cartes que j’ai placées en bon ordre à côté de mon valet de cœur toujours retourné...