Marcelle se retourne d’un mouvement vif, et elles se dévisagent (Nina constate avec soulagement et surprise que le col n’est que légèrement échancré).
« Ça me va bien, non ?
– Super ! »
Elle se dit que c’est affreux, que ça ne fait qu’alourdir ses traits au lieu de les adoucir, les affiner comme cela se serait produit sur n’importe quel autre visage même ordinaire.
Durant un moment encore, elles se dévisagent, sans un mot, jusqu’à ce que Nina renonce et détourne les yeux, puis le corps dont elle s’étonne de la soudaine mollesse, comme s’il avait été vaincu.
« Excuse-moi, mais il faut que j’aille aider mère.
– Mais oui, bien sûr ! »
Elle entend derrière elle le mécanisme du sac, puis celui d’un briquet et le souffle d’une fumée exhalée, et se dirige déjà vers la cuisine lorsque retentit la sonnette d’entrée.
Elle s’était dit l’instant d’avant qu’elle ne se donnerait pas en spectacle, qu’elle n’offrirait pas à Marcelle le plaisir de sa joie ; mais c’est plus fort qu’elle : elle bondit et se précipite vers la porte qu’elle ouvre si brutalement qu’elle lui échappe des mains et va claquer contre le mur...