Il est 9 h 30, et à présent qu’elle a extirpé son matériel de son logis, elle s’octroie une petite pause et allume un de ses effroyables ninas, qu’elle tête tout d’abord avec délectation, en le décollant de ses lèvres après chaque bouffée pour l’examiner, puis qu’elle pince et fixe entre les commissures, à droite, invariablement, avant d’ouvrir la porte de la cave derrière laquelle siège un petit lavabo pourvu de deux robinets.

Elle éclaire le palier de la cave, agrippe ses deux seaux, les désemboîte et les dispose sous les robinets.

Une fois les deux seaux remplis – l’un d’eau froide, l’autre d’eau chaude –, elle rallume son chéroute, puis replace les seaux sur le chariot qu’elle pousse jusqu’à la première marche de l’escalier ; où elle s’arrête et, au beau milieu de laquelle, et après avoir tiré deux ou trois bouffées supplémentaires et consistantes, elle pose le premier seau, puis le second, juste à côté...