Il y a la mer, il y a la plage, il y a les pins ; et il y a elle qui, postée à l’orée des pins, droite, immobile, comme plantée, regarde la mer ; et il y a lui qui sort de derrière le tronc d’un pin, la regarde, puis s’avance, s’approche d’elle, elle qui ne l’entend pas, ne l’entend pas approcher, ni derrière elle s’arrêter, ne l’entend en vérité que lorsqu’il est presque contre elle ; n’entend en vérité que sa respiration saccadée, précipitée ; et à ce moment-là, elle a un bref frisson qui la parcourt de la tête aux pieds, un frisson qui lui commande dans un premier temps de ne pas bouger, puis – puisque la tentation est trop forte – la somme de se retourner et de faire face à l’inconnu, cet inconnu qui en vérité ne l’est pas tout à fait car ils se sont déjà croisés, regardés – sans qu’aucun mot entre eux n’ait été prononcé – et elle savait avant même de se retourner qu’il s’agissait de lui, l’inconnu, l’homme derrière elle qui souffle et maintenant l’effleure...