Et il semble bien que c’est ce qu’il veut, quoiqu’avec une certaine retenue, une certaine hésitation – mais retenue et hésitation de son esprit, car la chaleur désormais n’est plus contrôlable, n’est plus que le seul fait de son corps qui de lui-même ira jusqu’au bout –, car, durant un instant, juste avant que toute son âme fondue ne sorte, il pense aux minutes qui vont suivre, celles qui succéderont à son assouvissement, celles où il devra bien sortir de la nuit de la plage et de l’ombre parfumée des pins pour regagner la promenade avec ses décapotables roulant au pas, ses terrasses illuminées, ses vacanciers gavés et contents qui immanquablement dirigeront sur le centre de son unique vêtement, là où une large tache s’étalera, des regards tour à tour étonnés, amusés, goguenards, ou vaguement envieux ; regards agrémentés de sourires redoublés à la vue de la presque identique tache qui sur le bas de la chemise de la fille – qu’à ce moment-là il tiendra par la main, car comment faire autrement que de la tenir par la main ? et son souhait depuis des jours n’est-il pas de la tenir par la main et d’ainsi l’exposer au regard des estivants ? – s’étendra. Il y pense ; mais d’y penser ne change rien, d’y penser n’empêche pas la chaleur d’être la plus forte et d’exploser violemment en lui et hors de lui, lui Fabrice qui, accroché à la bouche de la fille, cramponné à ses fesses qu’il étreint à la faire gémir – et ce sera la seule cause de son gémissement –, se répand dans la complète volupté que lui procurent toujours les jouissances solitaires contre le corps vêtu d’un sexe autre que le sien...