« Oh, les cochoncetées ; oh, la petite grue ! »
Honoré trépigne, ne tient plus en place.
« Mais qu’est-ce qu’elle dit, bon dieu ? qu’est-ce qu’elle dit ? »
C’est le moment où Éric entre en scène, Éric et ses longs cheveux blond paille, son allure dégingandée, étrange compromis entre Gaston Lagaffe et John Wayne (le premier pour l’attitude, le second pour le gabarit et la tenue vestimentaire). Il émerge de l’arrière-boutique et aussitôt s’arrête net.
« Maman ! »
Elle ne semble pas l’avoir entendu, ni même avoir noté sa présence, mais aussitôt sa lecture achevée, elle se retourne vers lui et lui assène :
« Attends un peu, espèce de propre-à-rien ! Écoutez-moi ça, monsieur Honoré ! »
Et se met à lui lire la lettre qui, comme de fait, est un beau ramassis d’obscénités.
Honoré contient avec peine son hilarité qu’il enrobe vaille que vaille d’une mine offusquée...