Dominique a longuement attendu Charlotte, toute la journée, et davantage. Puis, las et dépité, il a préparé ses affaires et commencé d’en combler ses sacs et valises.

Cependant, puisqu’il sait qu’il doit garder la même chambre à la rentrée, il n’a pas tout emporté, a laissé les affiches et les photos épinglées aux murs, et d’autres objets de peu d’utilité qui ne lui serviront de rien durant ses vacances.

Voilà, il est prêt. D’un regard, il inspecte la pièce puis s’assoit, accorde encore à sa petite amie quelques minutes, puis consulte sa montre et enfin se lève, moment où il lui vient l’idée d’une confusion dans l’esprit de Charlotte, d’un malentendu, d’une mal compréhension qu’il lui aurait fait prendre le foyer des jeunes filles pour celui des garçons (dont rien ne dit qu’ils soient jeunes), là où précisément il l’attend.

Quelle drôle d’idée. Et en effet l’idée est absurde, saugrenue, il en convient parfaitement. Mais plus il y songe, plus il se dit qu’il n’y a que cette hypothèse qui puisse expliquer un tel retard chez une fille qui est la ponctualité et la fidélité mêmes...

Aussi, il enfile sa veste et file à toutes jambes en direction de la rue V., inquiet déjà de l’inquiétude et du désarroi de sa jeune et douce compagne qu’il sait fragile et dangereusement influençable...