« Ah, vous voilà enfin ! Depuis le temps que j’entends parler de vous ! »
André est planté au milieu de la grande salle du rez-de-chaussée où résonnent des coups de marteau et vrombit une perceuse. Mains sur les hanches, il considère le nouveau venu, chargé d’une échelle, de multiples pots de peinture et de divers lots de pinceaux.
« Vous êtes André ?
– Je suis André. Vous êtes le peintre ?
– C’est bien moi le peintre. Et je m’appelle David.
– Parfait. Il est onze heures, nous sommes dimanche. Vous avez exactement quarante-sept heures pour transformer cet endroit en un lieu de confort, d’accueil, de propreté et de paix. »
Et ni une ni deux, David s’y met, pose son fourbi, prépare des mélanges complexes et savants, inventorie des pinceaux soyeux, étire un tube télescopique au bout duquel il glisse et fixe le manche d’un rouleau pelucheux. Il ne se passe pas deux minutes avant que le plafond ne cède à ses motifs et à ses teintes et que la pièce, sous ses nouvelles couleurs, se mette à resplendir et à chanter...