Ses mains sont attachées aux poignets de la mère, mais n’arrêtent pas pour autant les coups qui tombent et pleuvent, ne freinent en rien leur régime et leur motilité et l’on a même l’impression désormais que c’est elle-même qui les actionne, et si au bout d’un moment Eugénie finalement s’arrête, c’est de sa propre volonté, et si elle s’est arrêtée, ce n’est pas pour s’accorder une pause, un repos – pour elle-même, ou pour ses mains –, ni par pitié ou compassion pour son époux molesté, ni même pour mettre fin à une correction qu’elle aurait jugé suffisante, mais bien pour tancer sa fille, sa fille qu’elle regarde des pieds à la tête avec juste ce qu’il faut de mépris, de colère et de moquerie pour qu’elle lui lâche les poignets et, blessée, recule d’un pas.

« Tu ne vas pas encore sortir comme ça, espèce de petite grue ! »

Et tandis que les mains de nouveau choient et cognent, Cyrille, à présent ressaisie, prend une pose appropriée, se fait lascive et provocante dans sa courte jupette et ses collants noirs, qui chatoient sous les caresses encore maladroites qu’elle se prodigue, comme s’il s’agissait d’une substance chaude et fluide dont ses jambes frêles de gamine seraient ointes...