Quant à Constant, qui est le troisième, c’est sa mère qui peut le mieux en parler, peut le définir tout entier, en l’englobant en une seule et unique formule que la sagesse populaire a maintes fois expérimentée (et dont elle n’a que trop souvent prouvé le bien-fondé) et qui, dans la bouche de sa mère, prend des allures de sentencieuse vérité :
« Ah, vraiment ! il a le diable dans le ventre, ce gamin-là ! »
En effet, il l’a. Dans le ventre, comme il l’a dans les membres : les mains qui emportent tout ce qu’elles touchent ; les pieds qui tapent dans tout ce qu’ils frôlent ; sans oublier le crâne : qui glisse sur tout ce qu’il pond.
Constant va avoir dix-sept ans et il a déjà trois mois de placard à son actif. Lazare l'ignore encore, lui qui s’empare d’une troisième chipolata et attend le bon retour à la conscience de ses hôtes pour proférer sur un ton détaché :
« Et si l’on revenait à ce macchabée du 9, monsieur Samson ?... »