Car il s’agissait bien d’une attaque, dont on comprendra aisément la raison aussitôt que, d’une part, on se rappellera qu’Élisée est perpétuellement vêtue d’un manteau en poil de chameau (à l’image de son homonyme mâle dont le sien – prétendait-elle –, transmis par Élie, avait des pouvoirs surnaturels) et d’autre part, lorsqu’on sera au fait des faits suivants que s’est empressée de rapporter Catherine à toute l’assemblée ébaubie, quoique attentive, suite à sa soudaine manifestation.
En effet, Élie est bien un prophète biblique qui, au temps d’Achab, a bien prophétisé contre le culte des Baals, a fait cesser la pluie trois ans durant, sauf au Mont Carmel où il l’a rétablie le temps de massacrer quatre cent-cinquante prophètes des Baals. Et il est vrai aussi qu’à cause de l’inimitié de Jézabel, il a été contraint de s’enfuir et a dû laisser sa succession à Élisée qui, de ce fait, est lui-même devenu prophète biblique, jusque là tout est bon. Mais là où Élisée (c’est d’elle qu’il s’agit, et c’est Catherine qui parle) se trompe, là où elle nous trompe, tempête Catherine dont on note tout à coup combien son survêtement quadricolore fluorescent jure parmi les mises sages voire austères de ses compagnes, c’est lorsqu’elle affirme qu’Élie, tout en lui transmettant ses pouvoirs surnaturels, lui transmet de même son manteau. Car, « moi, lorsque je lis : disciple d’Élie qui, avec son manteau, lui transmet ses pouvoirs surnaturels, je ne vois pas qu’il lui transmet aussi son manteau, cette incise n’est destinée qu’à mentionner le fait qu’Élie est possesseur d’un manteau – dont rien ne dit par ailleurs qu’il soit doté de pouvoirs surnaturels... » (On notera au passage la nette amélioration du vocabulaire de Catherine...)