La dame a les mains à la bouche et étouffe un cri ; l’homme, après un instant de stupeur, s’élance vers la voiture d’où le conducteur est déjà sorti. Aussitôt, ils se reconnaissent, et machinalement échangent un sourire ; du moins l’homme a-t-il reconnu le conducteur comme étant l'un de ses voisins d’en face alors qu’Alix n’a reconnu que Martine à qui, par procuration, il a adressé le sourire. Et tandis que le mari disparaît à genoux devant le capot, il la regarde, sans vergogne aucune, l’ausculte et lui détaille le corps, son corps inerte qui repose mollement contre la portière...
Martine ne l’a pas vu, elle n’a d’yeux que pour la boîte sur la chaussée. Et puis, ça n’a duré qu’un instant, car le moins qu’Alix puisse faire dans une telle situation, c’est de proposer son aide, son appui, son soutien. Aussi, il s’approche d’elle, elle qui s’aperçoit alors de sa présence et le regarde ; le regarde simplement, les doigts toujours attachés à ses lèvres, mais il sent qu’elle le reconnaît, et de sentir ce regard sans le voir le bouleverse davantage que si elle lui avait souri...