Elle aussi est habillée de sombre : un tailleur strict et un chapeau à larges bords. Et lorsqu’elle va pour basculer – un brusque affaissement de ses jambes qui la déporte sur le côté – et s’appuie sur la carrosserie, elle tourne brièvement la tête et l’on découvre sa paire de lunettes noires qui lui masque à moitié le visage.
L’homme s’est précipité, la main déjà prête à la retenir. Mais la voiture la soutient et elle le repousse gentiment, ou plutôt mollement, presque distraitement, avec un geste vague de la main, comme s’il n’était qu’un halo imaginaire venu se poser sur ses rétines, tandis que la boîte déstabilisée quitte la main gauche de l’homme et va à la rencontre du sol.
Elle le percute sur une arête et roule jusqu’au milieu de la chaussée où une voiture surgie d’on ne sait où vient mourir avec un bref crissement de pneus. Le pare-chocs la cogne délicatement et l’arrête dans sa progression...