C’est ce qu’elle fait ; mais seulement après s’être approchée du petit et, en lui caressant les cheveux qu’elle a repeigné, lui avoir déclaré, avec un mélange de douceur et de fermeté :

« Tu restes manger avec nous, ce midi. »

Puis, sans attendre de réponse, ni de réaction – le fait n’a pas à être discuté –, elle descend le couloir jusqu’à la porté d’entrée, récupère son bien, et s’apprête à remonter le couloir, dont en vérité elle ne parcourt que la moitié : le corps dressé de Bruno s’interpose entre elle et la cuisine au fond.

« Non. Maman va me démolir si je ne rentre pas déjeuner... »

Et sans un mot de plus, ni un regard, il la dépasse, puis tire la porte à lui et sort en la laissant prostrée, sans rien comprendre à ce comportement, puis, en se reprenant, elle file à la cuisine où elle dépose et vide son cabas avant de se mettre à préparer le repas...