Il a accusé un léger mouvement de recul, imputable à la surprise – celle du choc auquel il ne s’attendait pas, qu’il n’avait pas voulu – tout autant qu’au regret – celui de cette douleur qu’il avait involontairement provoquée. Et en s’apprêtant à une excuse – à laquelle pourtant il savait ne pas avoir droit, ne pas pouvoir se permettre, lui simple soldat d’une armée envahisseuse –, il l’a regardée.
Et comme il la regardait, elle s’est mise à le regarder aussi.
Et comme elle souriait, il s’est mis à sourire aussi.
Et ainsi, ils sont restés à se regarder, à se sourire, sur le seuil de la Kommandatur, sachant tous deux, par ce simple regard, par ce simple sourire, que jamais ils ne se quitteraient.
Il a aussitôt su que jamais il ne quitterait ce pays étranger au sien et que jamais, peut-être, il ne reverrait sa Bavière natale...