Thérèse a rencontré Baudouin au petit bistro qui jouxte l’Idéal-Palace d’où elle sortait de voir Les amants du Pont-neuf de Carax.
Thérèse ne parle jamais du film qu’elle vient de voir, mais toujours du précédent de l’auteur. Ou, s’il s’agit d’un premier film, ou d’un réalisateur qu’elle ne connaît pas, de celui qu’elle a vu précédemment dans une autre salle.
Thérèse ne parle jamais de cinéma avec l’homme qu’elle a rencontré à la sortie d’une séance. Sauf s’il s’agit d’un cinéphile, auquel cas ils omettent l’un et l’autre de voir s’écouler les heures qui suivent autrement que dans le même bistro d’où ils partiront en se serrant chaleureusement la main.
Thérèse ne couche jamais avec un cinéphile. Et si cette fois-ci elle a failli à la règle – en ce sens que, Baudouin n’étant pas cinéphile, elle lui a tout de même parlé cinéma –, c’est suite au choc qu’elle a ressenti à la sortie de la séance une heure auparavant. On sait ce qui s’en est suivi…
Il est vingt-deux heures. Finalement, Baudouin est parvenu à la faire céder. Elle a consenti à allumer la télé...