On se souviendra sans peine de l’astucieuse et sagace Véronique qui, suite à l’échec cuisant qu’avait connu son travail sur la Conversion de St Paul – Borges mal perçu ou mal assimilé par ses correcteurs –, n’avait eu d’autre ressource que de se jeter à corps perdu dans les bras de Marc à qui elle s’était offerte pour la première fois. On se souviendra également que cet accouplement hâtif et impulsif – dans lequel est entré plus de dépit et de rancœur que d’amour et de réel désir – a eu un spectateur, ou, pour être plus exact, une spectatrice, en la personne de sa compagne de chambre, rentrée prématurément : Catherine.
Catherine en a conçu une grande peine – imputable sans aucun doute à l’inattendu de cette confrontation avec un double corps nu gigotant sur son propre lit –, peine qui par la suite a installé le remords en Véronique qui, dès lors, n’a plus pu supporter la pensée même de son acte dont, en vérité, elle n’avait tiré qu’un mince plaisir et beaucoup de tristesse... Aussi elle s’était retrouvée confrontée à une double honte : la première, celle du caractère fornicateur de sa liaison avec son petit ami du moment, la seconde, d’avoir infligé à une camarade une image viciée d’elle...