Ainsi lui parlent-elles, ainsi leur parle-t-elle, les garde-t-elle continûment à portée de son esprit pour parfaire l’amour qu’elle porte à Angèle à qui ne manque que l’effroi du mystère et le charme de l’indolence...
Autant Angèle est belle qu’Aimée ne l’est pas.. Aimée est plus que belle : elle est juste. Aimée est comme certaines toiles, pages ou pièces musicales à l’évidence desquelles l’on ne peut que se rendre. Aimée est évidente : lorsqu’on la regarde, on ne pense pas en termes de beauté, ou de tout autre forme de jugement s’appliquant à un corps, à un visage, à un regard. On ne pense pas, mais on la regarde, simplement, et non comme un corps, un corps de fille muni d’un visage et d’un regard, mais comme une présence dont l’apparition soudaine devant soi (après la surprise et l’étonnement, mais brefs, et comme sus et entendus, déjà connus par avance) est la marque même de l’évidence : on la connaît depuis toujours, ne manquait que l’occasion de la voir se matérialiser devant nos yeux...