Trois cris ont donc soudainement éclaté, en coïncidence, du moins en ce qui concerne leur durée, car leur attaque, quoique très rapprochée l’une de l’autre, ont été successives, encore que pour certaines oreilles elles aient été simultanées, ces mêmes oreilles qui n’ont pu jouir que des deux premiers, le troisième leur a été interdit par l’espace clos et imperméable d’une pièce et d’une habitation, et ainsi elles ont perdu le bénéfice d’un troisième élément de comparaison qui, par rétrospection, leur aurait révélé le caractère illusoire de la simultanéité des deux premiers, et du troisième, et grâce à la mitoyenneté de deux salles de bain appartenant à deux maisons différentes, seul Apollinaire en a profité, qui, en revanche, et du fait du même obstacle des pièces closes dans les habitations – et il aurait peut-être suffi de l’ouverture de l’une de ses fenêtres pour qu’il en ait perçu ne serait-ce que l’écho –, s’est vu privé des deux précédents, et ainsi nul dans la rue, et a fortiori dans les habitations, a eu l’avantage de connaître les trois assemblés.

Nul sauf Aimé qui jouait dans sa chambre dont la fenêtre était ouverte sur la rue et la porte sur le couloir, le couloir au bout duquel s’ouvre la salle de bain d’où s’est échappé le troisième cri, celui de sa propre mère...