La maladie de Portnoy (ou est-ce la plainte ?)… Un Juif
contre les siens. L'histoire auto-narrée d'un homme écrasé par sa famille, son
éducation, par le poids de tout un peuple. De
Roth, j'avais déjà lu, il y a longtemps, L'écrivain des ombres où, déjà
(dans mon temps, non dans le sien puisque Portnoy date de 1969), le
fait m'avait frappé : un Juif contre les siens : « Je ne suis pas un Juif, je
suis un être humain ! » Ça m'avait frappé, comme ça me frappe encore ici (avec
en sus la hargne, la virulence et la souffrance), mais davantage que cette
position, ça avait été (comme ça l'est encore) la force et la puissance de
l'obstination (entêtement qui confine à la stupidité) à laquelle il était (est)
confronté... Puissance de la religion, de la notion de communauté, force de la
conviction de tout un peuple décidé coûte que coûte à s'en tenir aux règles et
aux préceptes, aux dogmes auxquels s'allie l'idée de la malédiction. Un peuple
qui, d'une certaine manière, est (se veut) étranger à cette planète ; et à cette
planète, Portnoy (Roth ?) veut appartenir... Je reste frappé aussi par
l'outrance de la forme, même s'il s'agit, aux États-Unis, d'une période de
profonds changements...
15 janvier
2001