En parallèle avec Powys (Powys sur le lieu de travail, Modiano pour le train, Proust le soir). Je l'avais déjà lu en poche il y a quelque temps. Cette belle édition m'a incité à le relire, quoique ça ne soit pas tout à fait vrai dans la mesure où, lorsque je l'avais acheté, j'étais persuadé de ne pas le posséder et de ne l'avoir pas lu. Et en effet, c'était tout comme, « comme si », car au fil de cette « seconde lecture », je me suis aperçu que je ne me souvenais de rien... J'aime beaucoup Modiano, et cet intérêt que je lui porte se doublant de curiosité (je ne comprends guère cet attrait, l'origine et la cause de cette séduction), mon attention à chacun de ses livres que j'entamais était d'autant plus accrue. Alors ? Il n'empêche que cette seconde lecture s'imposait et j'en suis d'autant plus heureux que c'est décidément excellent. Écriture extrêmement épurée, lointaine, désabusée, un peu triste. Ou plutôt mélancolique, ce qui convient mieux au personnage. Très distante. Tout se déroule dans une espèce de brouillard, de monde figé ; de brouillard figé. Errance et abstraction du narrateur, présent/absent. Qui constate, observe, relève, mais sans qu'il y ait le froid propre à l'il neutre. Hormis la distance, c'est très éloigné de moi et de ce que j'aime en général. Pourtant, j'aime beaucoup, et de plus en plus. En tout état de cause, deux repères : Villa triste et celui-là donc, Ronde de nuit...
26 février 1990 dans une lettre à Marcel