Je veux ranger Le grand nocturne, n’y parviens pas à cause du Ray d’Henry Vernes qui a pris sa place. Les livres des étagères du dessus, du dessous sont serrés au maximum, et l’espace qui sépare leur faîte de la planche supérieure est déjà comble ; le seul moyen est d’épurer. Alors je survole les dos, cherche ce qui pourrait quitter la bibliothèque pour entrer dans la boutique ou dans l’un des sacs et caisses de la cave dans l’attente d’être donné ou vendu. Et je vois Rey, Henri-François de ses prénoms. Il y en a cinq ou six, dont deux de bonne épaisseur (donc susceptibles de libérer une bonne place), et me revient, à défaut d’un souvenir précis, le plaisir que j’ai eu à les lire. Quand ? Je les tire un à un : Le Rachdingue n’a pas d’ex-libris, mais La Comédie en a un, 10 décembre 1990 ; À l’ombre de moi-même n’en a pas, ni Le Barbare, mais Les pianos mécaniques en a un, septembre 1989. Qu’est-ce que je vais faire de ces livres ? Et je me retrouve face au même dilemme qu’avec les Himes : faut-il conserver des livres dont la seule trace dans ma mémoire est celle d’un plaisir de lecture ? Dans l’attente d’une réponse, je les remets à leur place...

 

18 juin 2016