Quelques pages par-ci par-là, j'en suis à peine à la moitié. C'est long, c'est bon. Je viens d'en lire quelques pages, et je ne comprends toujours pas comment l'on peut tenir un tel journal toute sa vie sans le regard d'un autre que soi dessus (mais c'est bien ce que je fais, et c'est ce que j'ai tant de mal à faire : noter, écrire, relever en sachant que nul n'y posera les yeux, qu'à personne il n'est destiné). On ne peut le faire qu'en ayant dans l'idée – ou qu'en sachant déjà – qu'il sera un jour publié et lu. On ne peut, en tout cas, ne pas y penser. Comme moi-même, à mon niveau, y pense aussi... Renard parle souvent de son père, petites notes qui me touchent beaucoup car souvent ses réflexions croisent les miennes, et même coïncident avec elles. Ça a été le cas ce soir, et, de nouveau, je me suis étonné de n'avoir pas été poussé à parler davantage de mon père, que ce soit dans ce carnet ou par courrier, à Marcel, par exemple. Pourquoi je n'en parle pas ? (Je me suis dit tout à l'heure que je reprendrai bientôt l'idée du journal/courrier, tel que je l'ai tenu en 90...)

26 juin 1993