AU NOM DU PRINCE
Les idées se créent, se creusent et s’émettent. Et s’envoient aussi. Et étant envoyées, elles sont reçues. C’est à ces dernières que Gustave s’est employé pour la mise à plat d’un doux monstre à la gloire de la bêtise dont bon nombre d’adeptes, aujourd’hui encore, lui savent gré, s’en ébaubissant et s’y prosternant tant il est vrai qu’il s’agit d’un miroir et qu’entre Narcisse et imbécile il n’y a jamais que l’épaisseur d’un codicille.
Jean-Stéphane, lui, ne reçoit pas : il envoie. Et mieux, fait fuser et projette. C’est dire qu’il privilégie les siennes, aiguës et incisives, les révélant et les élevant pour l’édification d’un joyeux répertoire dédié pour une large part au sordide de l’humanité et pour l’autre – chiche hélas – à ce qui lui reste de beauté. Des deux, il fait une somme, et c’est un monstre aussi, monstre qui à l’autre aurait pu être identique si, au lieu d’une réflexion, il ne s’était agi d’un projectile, et plutôt que d’un florilège de travers, d’une exposition de tares.
On le sait, le travers est au porc ce que la tare est au bête (que l’on ne confondra pas avec l’animal), et si dans le porc tout se mange, chez le bête, tout se jette. Les abats de l’un sont l’Abba de l’autre, fanfare bébête qui, du reste, aurait eu sa juste place en chef d’une autre file dont à son terme on aurait pu sourire de voir gigoter le Zéro. Ou mieux : Zorro.
Ils n’y figurent pas. De la même manière, on y cherchera en vain le mot « prince » que l’auteur par pure modestie (cette attitude de l’élégance et de l’intelligence), ne pouvait glisser sans, à son corps défendant, se révéler et donc s’exhiber. Il fallait donc qu’un autre s’en charge. Ce que je fais ici en lui en faisant un titre.