« Dans La Prisonnière, le narrateur, après avoir relaté la mort de Swann, évoque ce tableau de Tissot : “Swann était […] une remarquable personnalité intellectuelle et artistique ; et bien qu’il n’eût rien ‛produit’ il eut la chance de durer un peu plus. Et pourtant, cher Charles Swann, que j’ai si peu connu quand j’étais encore si jeune et vous près du tombeau, c’est déjà parce que celui que vous deviez considérer comme un petit imbécile a fait de vous le héros d’un de ses romans, qu’on recommence à parler de vous et que peut-être vous vivrez. Si dans le tableau de Tissot représentant le balcon du cercle de la rue Royale, où vous êtes entre Gallifet, Edmond de Polignac et Saint-Maurice, on parle tant de vous, c’est parce qu’on voit qu’il y a quelques traits de vous dans le personnage de Swann.” » Puis : « […] la mort de Swann avait été ajoutée, on le sait, pour interrompre brusquement la conversation du héros avec Brichot pendant qu’ils allaient ensemble à la soirée Verdurin. C’était un ajout (entre 1921 et 1922) dans une trame romanesque presque achevée qui a pour but de mettre en relief le destin de Swann, obligé de disparaître avant que l’exécution posthume de l’œuvre de Vinteuil ne lui révèle l’identité du vieillard de Combray, qui n’était autre que l’auteur de la Sonate. »
Intéressant...