Bonnes ventes – mais avec de nouveau un livre introuvable, comment est-ce possible ? Hier, remplissage des enveloppes pour le prochain envoi, saisie, début de la mise à jour du Livre du site, Proust. Tout en écrivant et en regardant défiler ma propre écriture, je pense aux reproductions des documents manuscrits qui y figurent ; je n’en déchiffre pas le dixième ; je le savais déjà puisque je connais son écriture – et je n’oublie pas les deux fac-similés que la mère d’Olivette m’avait offerts –, c’est tout de même très laborieux. Comment ont-ils fait pour le déchiffrer avec exactitude (encore que je sois persuadé que certains mots leur ont échappé et qu’ils ont interprété et se sont sans doute trompé), même avec l’habitude, et comment ses correspondants le déchiffraient-ils ? Mais il n’est pas le seul à avoir une « sale » écriture, voir les lettres de certains de ses correspondants qui y figurent – et moi, comment peut-on me déchiffrer, alors que moi-même peine souvent à me relire ?... Finalement, j’y prends du plaisir, le plaisir de retrouver des noms, des lieux, des visages, retrouvailles qui, à la réflexion, m’en procurent davantage que s’il s’agissait de ceux de ma propre vie, et plaisir de posséder une nouvelle pièce que j’irai, dans quelques jours, glisser parmi les autres sur les étagères derrière moi (je vais tout de même tâcher de terminer Les soixante-quinze feuillets – il se trouve toujours, sous une pile d’autres, sur la commode où je l’ai posé il y a quelques mois)…

 

9 janvier 2023

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