Le journal est le reflet d'une personnalité, ou, pour le moins, c'est dans un journal que transparaît la personnalité, de celui qui le rédige. En ôter les éléments/composants personnels (du moins je peux ici le supposer – les « scories » que mentionne Bernard Noël) le transforme en une chose exsangue, sorte de vrac qui n'est plus de l’ordre du journal (mais l'est encore dans son ton et sa forme) et n'est pas un roman, ou, pour le moins, un ouvrage de lecture à tendance narrative et littéraire. À preuve, certaines réflexions interminables qui, hors contexte, seraient intéressantes, mais qui ici, gênent, embrouillent, ralentissent, distraient, ennuient, étant entendu que le dessein du roman suppose une lecture linéaire... En définitive, ce livre est un leurre, car il invite à découvrir une invention alors qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'un recueil d'extraits de journal (ou de carnet, ou d'agenda, ou de bloc-notes). Et j'ai beau faire, je ne parviens pas à l'oublier. Je suis trompé...