Les deux tours du château en ruines d’Illiers : « L'autre tour [...] avait pour Marcel une signification impure : il pouvait la voir de la fenêtre du petit cabinet au haut de la maison, lorsqu'il était assis dans la pièce parfumée [...] ; c'est là, puisque c'était le seul endroit où on lui permettait de s'enfermer à clef, qu'il se réfugiait chaque fois qu'il avait besoin d'être seul, pour lire sans être dérangé, pour pleurer ou pour faire ses premières expériences voluptueuses – expériences qui n'étaient pas sans avoir leur côté héroïque, puisqu'il n'était pas sûr que leur déchirant plaisir ne lui serait pas mortel. Le matin, il se jurait de ne pas céder à la tentation mais, l'après-midi, quand il s'était repu du poulet d'Ernestine, l'idée lui en revenait, “ apportant au cœur un flot de sang plein et agréable ”, et il grimpait à nouveau dans sa grotte au plaisir, où seuls pouvaient le voir les branches du cassis en fleur et la tour du château. »

 

Je ne suis pas sûr de comprendre ce qu'entend Painter par « signification impure ». Et ces « expériences voluptueuses » sont-elles bien celles auxquelles je pense ? Bien sûr. Mais ce passage prend un tel caractère d'indécence, voire d'obscénité dans le cours sage du texte que j'en viens à en douter et me demande s'il n'y aurait pas eu une quelconque méprise chez le traducteur. Original à trouver... En outre, quelle est la source de ces affirmations ? Enfin, la précision du poulet : que faut-il y entendre ? n'y a-t-il pas quelque code car est-il plausible, si j’en crois ce qui est écrit (traduit), que toutes les après-midis, Proust se repaissait du poulet d'Ernestine ?...