J’ai pris la voiture, suis allé la garer dans le
parking de Mahousse, ai traversé le centre commercial, suis entré chez Nicolas
où j’ai acheté une bouteille des Côtes de L’Amoure, me suis rendu chez
Ulysse. S’y trouvaient Lise, Horace et Saturnin. Horace et Lise s’apprêtaient
à partir pour leur campagne en Picardie, j’étais à deux doigts de les
rater. Je leur ai remis la bouteille, ils sont partis. J’ai parlé un peu
avec Saturnin : de la renaissance de la ville, du nouveau centre
commercial, de la hausse des affaires de la librairie, de l’espoir que
tout cela ne soit pas vain, puis d’un Rok
passé, celui où il apparaît avec sa fille. Horace leur en avait parlé, il se
demandait s’il pouvait en obtenir un exemplaire. Nous avons parlé du prix
Goncourt, Quignard, qui d’après lui se vendra
moins que les autres et déjà ils le remarquent. Puis je suis retourné chez
Nicolas pour y faire la fin de mes achats. De là, le centre commercial où je
devais rejoindre Éléonore. Je suis allé porter les neuf bouteilles dans la
voiture avant de prendre un café à la boutique du café du centre qui propose en
outre des chocolats fins et diverses délicatesses. Je ne sais ce qu’il en
est du chocolat, mais le café est bon. Je note que j’étais l’unique
client « blanc » (comment dire autrement ?) de la dizaine de
tables de la terrasse où, de la même manière que dans le centre et dans le
supermarché, la majorité de la clientèle est « brune ». J’y ai
lu Matin brun que je venais d’acheter chez Ulysse. Il
figurait en évidence sur le comptoir, petite plaquette d’une dizaine de
pages à la couverture brune édités par les éditions Cheyne
qui ordinairement est spécialisée dans la poésie. Petit conte moderne sans
prétention qui, selon Saturnin, avait été écrit au lendemain de la victoire de
l’extrême droite aux dernières élections. Rien d’extraordinaire,
mais l’initiative est intéressante (c’est de celle de la
publication que je parle)…
16 novembre 2002